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GR 590
Les vallées de la Loue et du Lison

 
 
 
 
Distance : 117 km balisés par l’ONF
Commentaires : il s'agit d'un ancien GR qui n'est plus entretenu à ce jour et pour lequel le toopguide est épuisé. Dommage. Car c'est nous avons fait cette randonnée avec plaisir et avons été très satisfait de la qualité d'accueil des gîtes. La randonnée est globalement facile à part l'étape Mouthier - Bolandoz où nous avons marché pendant 10 heures, mais l'étape peut être raccourcie facilement à 6 heures en évitant les gorges de Nouailles et la résurgence de la Loue. Par ailleuts il y a pleins de choses à voir dans les villages traversés.





La RANDONNEE

Jour 1 :
ORNANS
4080 Habitants – Altitude : 315 m
Avec ses maisons suspendues, ses jardins étroits, ses ponts qui l’enjambent, ses couleurs ocres et bleues qu’elle reflète, la Loue tient  une large part dans la renommée d’Ornans comme « petite Venise de Franche-Comté ».
 
 

 
   
Un peu d'histoire
C'est en 1151 qu'Ornans est mentionné pour la première fois dans un partage. Dès 1422 la ville est chef-lieu d'un bailliage créé par Philippe le Bon. Louis XI prit le château en 1478. Nicolas Perrenot de Granvelle et son fils Antoine le Cardinal furent tous deux ministres de l'Empereur Charles Quint. Grâce à eux, une mairie fut instituée en 1576. Après la conquête de Louis XIV Ornans devint une subdéléga­tion avec chambre de police et recette des finances. Après la Révolution, son rôle fut limité à celui d'un chef-lieu de canton. Au XIXe siècle, la houille blanche va per­mettre le développement industriel avec la clouterie des Forges de Franche-Comté, et vers 1860, la création de la célèbre dis­tillerie Cusenier qui perdurera jusqu'en 1938. La vigne qui était une des richesses de la vallée disparaît sous l'action dévasta­trice du phylloxéra et les facilités de transport. Au XX siècle, Ornans amplifie son caractère de cité industrielle actuelle­ment avec plus de 1.500 emplois, elle maintient sa population à 4.100 habitants, tout en gardant son caractère pittoresque.
 
Les personnages célèbres
Ornans a vu naître:
· OTHON IV dernier Comte de Bourgogne, né au château d'Ornans en 1237.
· NICOLAS PERRENOT DE GRANVELLE, né à Ornans en 1486. Fut ministre de l'Empereur Charles Quint. Son fils, le CARDINAL ANTOINE (1517-1586) lui succéda auprès de Charles Quint et de Philippe Il. Tous deux furent de grands bienfaiteurs de la vallée et plus particu­lièrement d'Ornans et de Mouthier
· PIERRE VERNIER (1580-1637), géo­mètre mathématicien, inventeur du "vernier", instrument de mesure qui porte son nom.
· GUSTAVE COURBET (1819-1877), né à Ornans, mort à La Tour de Peilz. Peintre, maître de l'École Réaliste. Ses toiles les plus connues L'Enterrement à Ornans, L’Atelier. Son souci de la des­cription précise orienta la peinture dans une nouvelle direction s'opposant violemment aux conventions académiques. Il est l'initiateur de la peinture moderne.
 
Ce qu’il faut voir
- Les pittoresques vieilles maisons construites en encorbellement sur la rivière (site classé). Le meilleur point de vue est le Grand Pont Maisons et rivière illuminées le soir, pendant la saison esti­vale forment un spectacle lumière de grande qualité.
- Les vieux hôtels, autre­fois demeures des familles nobles et bour­geoises, des XVe, XVle, XVIIe, XVIIIe. (hôtel de Grospain XVe, hôtel Sanderet et Valonne XVIIe)
- L’hôtel de ville, ancien bailliages, XVIIIe siècle.
- La façade de l'hôpital Saint-Louis, XVIIIe siècle.
- La fontaine, dite du «Pêcheur de chavots », sculpture de Courbet, représentant un jeune gar­çon pêchant à la fourchette des «chavots », petits poissons de la rivière.
- Le vieux pont de Nahin de 1607 et son paysage.
- la belle chapelle du monastère de la Visi­tation, ancien monastère des Minimes du XVIIe siècle, restaurée au siècle der­nier
- Les places publiques aux arbres séculaires.
- Les anciennes fontaines du centre ville.
- l'église Saint-Laurent (monument historique) de style gothique, construite en 1548 (retable, stalles, divers tableaux et orgues remarquables) ; ouverte aux heures des offices et sur demande au presbytère. Clocher franc-­comtois des XIIe et XVIIIe siècles.
- à proxi­mité du grand pont, rue Froidière, la belle maison natale du peintre Gus­tave Courbet, aménagée en musée où sont réunis beaucoup de peintures, des­sins et souvenirs du maître-peintre, de ses élèves et de ses amis, mérite une visite et présente des tableaux de valeur Au cime­tière, tombe de Gustave Courbet (par­tie haute du cimetière, à droite de la deuxième porte d'entrée).
 

Maison nationale de l’eau et de la pêche
Expo : l’espace merveilleux des poissons d’eau douce
 
A proximité du centre ville
Le Sentier de la Loue.
 
Le Miroir de la Loue, qui reflète dans ses eaux claires le clocher de l'église et les maisons voisines (10 mn).
 
Le Rocher du Château, autrefois forte­resse des Comtes de Bourgogne, avec son hameau, son ancienne chapelle Saint-­Georges et un belvédère justement renommé, d'où la vue est magnifique sur Ornans et la vallée (20 mn). L'agréable et verdoyante vallée de Mambouc avec son ruisseau (10 mn).
 
La Roche du Mont, dont l'imposante masse régulière domine la ville (30 mn); la promenade dite de Courbet, belvé­dères du Château, des Pins, de la Vierge. La Roche Bottine, aux formes curieuses, et la forêt voisine (30 mn).
 
Aux environs (2 à 5 km)
Les nombreuses et profondes vallées secondaires, avec ruisseaux, affluents de la Loue. La Peusse et ses deux pittoresques et originales cascades. Chauve-roche (rochers et grotte d'accès difficile). Les Roches du Grand et des Vannes (agréable chemin forestier et magnifique belvédère naturel). Le Saut du Chevalier, avec prolongement possible sur la cas­cade du Deffois (75 m). Les Rochers Barmaud, route de Chassagne, beau panorama. Sentier pédestre (ancienne voie ferrée Ornans-L'Hôpital-du-Grosbois). Roches erratiques de Saint-Roch d'origine glaciaire (-700.000 ans).
 
La route Courbet
De la source de la Loue à Cléron route comportant 7 étapes, où sont exposées des reproductions des oeuvres que Cour­bet peignit sur ces sites.
 
Nuit au gîte d’étape « le CHANET » à Ornans
Madame Cholez
tél. : 03.81.62.23.44
Fax : 03.81.62.13.97
Capacité d’accueil : 12 personnes

Repas du soir : à préparer
Nuitée : 7,92€
Petit déjeuner : à préparer
 
 
2eme jour
ORNANS / MOUTHIER HAUTE – PIERRE
5 h 30
Circuit : Ornans – Châteauvieux  les fossés Vuillafans  – D32 – Chemin rural (point côté 510) – Mouthier Haute-Pierre
Carte 3424 OT – plis 1 à 5
 
Châteauvieux les fossés - Vuillafans
659 habitants – alt. : 354 m
Vieux bourg intéressant, couronné de rochers et dominé par les ruines de deux forteresses féodales : Châteaux rive gauche et Chateauneuf rive droite.
- Eglise fortifiée du XVIe siècle 
- Vieux hôtels renaissance de la même époque, dont la maison, dite de Balthasar Gérard, qui sous Philippe II, assassina le Prince d’Orange (beau porche classé du XVIe siècle).
- Vieux pont du XIVe siècle
- Vieilles maisons de vignerons.
- Vin réputé (actuellement le vignoble est en cours de reconstruction).
- Vieux moulin restauré avec roues à aubes à hauteur variable.
Nombreuses promenades balisées.
Chateauvieux les fossés, avec ses remparts, son hameau, sa chapelle. Les vallons du Vert-Vaux, du bief Noir, des cuves d’Enfer.
 
Vuillafans : Moulin à aubes pendantes en fonctionnement (gratuit)
 
Ruranium : vin du pays dégustation gratuite et visite du chai. (tél. : 03.81.60.97.35)

LODS
Membre de l’association « les plus beaux villages de France ». Construit à flanc de montagne, dominant la route et la rivière, dont trois barrages forment de magnifiques chutes d’eau, illuminées en été. Le village a beaucoup de caractère. Maison forte du XVIe siècle. Vieilles maisons de vignerons et, dans l’une d’elles, très intéressant Musée de la vigne et du Vin. Eglise du XVIIIe siècle. Intéressantes promenades aux environs : Sucrue, Roche de Haute-Pierre, bief Pontot, route de Longeville, grotte de la Grande Baume. Circuits ethnologique relatant le passé du village.
Musée de la vigne et du Vin : dans une ancienne maison vigneronne, grâce au syndicat d’initiative, sont regroupés tous les outils, matériels et objets employés pat les vignerons. On y trouve aussi les documents du folklore, costumes, etc.…
Parcours ethnologique : 8 panneaux fléchés
 
Mouthier Haute – Pierre
356 Habitants – alt. : 450 m
Dans un décor dominé par de grands rochers, notamment Haute-Pierre (882 m), entouré de prairies couvertes de cerisiers (kirsch réputé), Mouthier est un des prin­cipaux attraits touristiques de la vallée. Pittoresque village, ayant pour origine un antique prieuré bénédictin créé vers l'an 800. Rues étroites bordées de vieilles mai­sons avec d'intéressants vestiges du passé. Belle église du XVI siècle Vieux pont sur la Loue. Centre d'excursions et de promenades : cascade de Syratu, gorges de Nouailles, source de la Loue, grottes des Faux-Monnayeurs et de Baume-Archée, source du Pontet, roche de Haute-Pierre, roche de la Baume, belvédères de Renédale et du Moine (auberge du Moine, à proximité). Belvédère de Brasse.
Spécialité : Kirsch de la Marsotte en vente à la coopérative (tél. 03.81.60.96.84)
Musée Phisalix, histoire naturelle : visible aux heures d’ouverture du secrétariat de mairie (tél. : 03.81.60.91.10)
 

Nuit au gîte d’accueil «Syratu » à Ornans
1, Chemin des moulins
tél. : 03.81.60.91.39
Capacité d’accueil : 12 personnes
Repas du soir : à préparer
Nuitée : 9,91€
Petit déjeuner : à préparer
Transport des bagages : prévu
 
 
3eme jour
Lundi 08/07/02 :  MOUTHIER HAUTE – PIERRE / BOLANDOZ
8 h à 10 h
Circuit : Mouthier Haute –Pierre –Gorges de Nouailles - Source de la Loue - Belvédère de la Rénédale – Bolandoz
 
Carte 3424 OT – plis 1 à 5
 
La grotte des faux-monnayeurs : servit selon la tradition, de refuge à des fabricants de fausse monnaie. (sentier balisé à partir de la D67, 1h A/R. Le sentier est raide et se termine par des échelles de fer dont l’escalade est déconseillé à ceux qui sont sujets au vertige)
 
Source du Pontet : grotte et résurgence du Pontet
 
La source de la Loue
Accès en voiture par la R41 conduisant à Ouhans, au départ de la RN67, puis avant Ouhans, prendre la route de la source, ou, pour les piétons, le pittoresque sentier GR 595 dominant, rive droite, les gorges de Nouailles (2km). C’est la plus forte et sans doute la plus belle des sources jurassiennes. Après un long parcours souterrain, la rivière sort d’une profonde caverne, large de 60 mètres, haute de 3 mètres, ouverte dans une paroi rocheuse de 106 mètres. De la source, le sentier permet de descendre les profondes gorges de la Loue, rive gauche, et d’atteindre l’usine électrique, puis le village de Mouthier- Haute – Pierre (6 km – 2 h environ)
 
Belvédère de la Rénédale (hors GR 30 minutes) : offre du haut d’un apic de 350 m un point de vue vertigineux sur les gorges de Noailles, dans lesquelles s’engouffre le Loue
 
Belvédère du moine de la vallée : magnifique panorama sur la haute vallée et deux de ses villages –Mouthier Haute-Pierre et Vuillafans
 
BOLANDOZ
25330 Amancey
320 habitants - alt. 639 m
- Eglise du XVIII siècle : statue équestre de Saint-Georges, bois polychrome et doré du XV siècle.
- Dalle funéraire à l'effigie d'un prêtre du XV siècle (Chapelle de Notre-Dame des Aventures).
- Ruisseau et gouffre de Rochanon.
- Au centre du village, fontaine Marianne construite en 1879. Sa colonne est sur­montée d'un buste de la République.
- La fontaine-lavoir a été édifiée en 1882.  
- Station de ski de fond et descente.
 
Nuit au gîte d’étape « Le Sauterey »
38, Grand Rue
tél. : 03.81.86.68.85
Responsable : Bernard Vernier , 4, impasse de Stade
Capacité d’accueil : 14 personnes
Repas du soir : 20 € (par traiteur)
Nuitée : 8,0 €
Petit déjeuner : 4,57 €
Transport des bagages : 12 € pour le groupe
 
 
4eme jour
Mardi 09/07/02 :  BOLANDOZ / NANS SOUS Ste ANNE 
4 h 30
 
Circuit : Bolandoz – Déservillers 2 h – Montmahoux 2 h 30 – Nans sous sainte Anne 1 h
Carte 3324 ET – plis 11 à 8 et carte du Doubs zone sud : en haut à droite
 
Nuit au gîte d’étape et de séjour Lison Acceuil 
Michel, Marc et Gérard
7, grand Rue
tél. : 03.81.86.50.79 ou 03.81.82.80.48
Capacité d’accueil : 32 personnes
Repas du soir : prévu au gîte
Nuitée : 10 €
Petit déjeuner : 4,5 €
Demi pension : 18 à 25 €
Transport des bagages : prévu
 
Nans-sous-sainte-Anne
A 24 km d’Ornans. Pêche à la truite. Site exceptionnel dans la vallée du Lison, affluent de la Loue. Petit manoir du XVIe siècle où Mirabeau, après s’être évadé du Fort de Joux, près de Pontarlier, vint enlever sa jeune Sophie de Ruffey, marquise de Monnier.
Nans-sous-sainte-Anne a été immortalisé par le roman de Louis Pergoud, la guerre des boutons dont il est le cadre.
- La source du Lison, une des plus belles résurgences du massif jurassien, avec la source de la Loue. La rivière sort d’une profonde caverne où l’on peut facilement pénétrer, et tombe en cascade dans un bassin naturel.
- Le Creux Billard, gouffre impressionnant dans lequel tombe un ruisseau, en communication souterraine avec la source du Lison
- La grotte Sarrasine, énorme et profonde caverne de 90 m de haut d’où sort un petit ruisseau, affluent du Lison, le Bief Sarrasin
- La source du Verneau et sa grotte, au fond d’un court et charmant vallon d’où partent 26 km de grottes souterraines, les plus importantes de l’Est de la France, découvertes par un spéléologue de Besançon
- La taillanderie (à ne pas manquer) : musée avec visite guidée et mise en route de la machinerie.
Cette fabrique de faux et de « taillants » (outils agricoles) installée dans la reculée du Creux de la Doye est l’un des plus beaux exemples de l’architecture industrielle comtoise du siècle dernier. A l’apogée de sa production, entre 1900 et 1914, elle livrait chaque année 20000 faux de cent modèles différents et 10000 outils taillants. Toutes les machines – plus de 30 tonnes de matériel -  étaient actionnées par un ruisseau, l’Arcange, dont la force hydraulique était démultipliée par des systèmes d’une confondante ingéniosité, qui fonctionnent encore parfaitement. Curiosité technique, la Taillanderie a aussi longtemps été une curiosité sociale : comme dans un phalanstère (communauté), la vie qu’y menaient les ouvriers était presque autarcique, les prés, vergers, cultures, vignes et bois fournissaient l’essentiel des besoins de la communauté.
Ouverture de 10 h à 12 h 30 et de 14 h à 18 h 30.
tél. : 03.81.86.64.18
 
 
5eme jour
Mercredi 10/07/02 : CROUZET MIGETTE / MYON
4 h 30

Circuit : Crouzet-Migette – Nans sous Sainte Anne 1 h 30 – Alaise (2 h 15 si GR 59 par la forêt) – Myon 40 mn
 
Hors GR : Belvédère des Platières
 
Crouzet – Migette
25720 – 82 habitants – alt. 630 m
Curiosité : le pont du diable à 2 km, ballade vers l’abbaye de Migette du XIVe siècle
 
Alaise
25330 Amancey – 40 habitant alt. 466 m
Son plateau fut peut-être le site de l’Alésia gauloise et certainement un important oppidum des Celtes (route d’accès au départ de Nans-sous-Sainte – Anne)
 
Myon
25440 – 185 habitants – alt. 350 m
Curiosités : église classée 1845, fontaine 1840 rénovée en 1991, maisons anciennes 1630 environ, lavoir.
 
Nuit à la Halte équestre de Valière
tél. : 03.81.63.70.13
Capacité d’accueil : 14 personnes
Repas du soir : 15 € par personne (par traiteur)
Nuitée :  10,67 €
Petit déjeuner : 4,57 € à 10 €
Transport des bagages : prévu
 
 
6eme jour
Jeudi 11/07/02 : MYON / AMONDANS
3 h 45
 
Circuit : Myon – Lizine 1 h 15 – Amondans 2 h 30
 
Amondans
25330 Amancey – 78 habitants
- très vieux village.
- vestiges époque romaine.
- échauguette.
- manoir du XVe
- château du XVIIIe.
 
Nuit au gîte d’étape «Amondans nature»
Place du village
tél. : 03.81.86.53.53
tél. : 00.41.79.423.22.06
Capacité d’accueil : 20 personnes
Demi-pension : 34 à 69 €
Transport des bagages : prévu
 
 
7eme jour
Vendredi 12/07/01 : AMONDANS / ORNANS
4 h 30
 
Circuit :  Amondans  - Cléron 45 mn – Ornans 3 h 45
 
Cléron
25330- 310 habitants – alt. 335 m
Remarquable paysage.
- Au bord de la Loue, château féodal du XIVe siècle, restauré au XIXe siècle, il a gardé son allure de forteresse médiévale. Le meilleur point de vue est, à partir de la rive opposée, sur le pont à l’entrée du village
- Vallée de Valbois, fontaine du Maine, rocher de Colonne, vallée de Norvaux ; curieuse pierre monolithe dite « Toumtatre », pierre qui vire, etc.
- Accès à la réserve naturelle du Ravin de Valbois
 
Spécialité :
- Edel de Cléron , Grignotte en vente à Cléron accueil
- Le hameau du fromage : Découverte de la fabrication du Morbier d’hier et d’aujourd’hui dans un cadre convivial et chaleureux Dégustation de vins et de fromages en fin de visite. Restauration sur place de spécialités fromagères (restaurant 200 couverts)
Magasin de vente de produits régionaux ouvert de 9 h à 18 h
tél. : 03.81.62.41.51
 
Château : visite de l’extérieur du château et son jardin. Le seul château féodal qui ait échappé au démantèlement sous Louis XIV
 
Scey- en – Varais
25290 – 169 habitants
Village dominé par les ruines du château féodal de Scey (ou St Denis) (accès par le pont de Maisières) qui se mirent dans les eaux calmes de la Loue, formant lac au lieu dit « miroir de Scey ».
- Vieilles maisons.
- Eglise intéressante, reconstruite au XVIIe siècle.
- Grotte habitée à l’age de bronze.
- Rocher de Colonne
 
Chassagne- Saint-Denis
25290 – 100 habitants
Pittoresque village sur le plateau où se situent les Ruines du Château Saint-Denis, site protégé.
 
Belvédère de Barnaud : ici s’élevait autrefois une forteresse démantelée au XVIIe siècle. La vue permet de voir Ornans dans sa totalité
 
Nuit au gîte d’étape « le CHANET »
Madame Cholez
tél. : 03.81.62.23.44
Fax : 03.81.62.13.97
Capacité d’accueil : 12 personnes
Repas du soir : à préparer
Nuitée : 7,92€
Petit déjeuner : à préparer
 
 

 
PRÉSENTATION DES RÉGIONS TRAVERSÉES PAR LE  G.R. 590
 
Hydrographie
Le Jura est essentiellement calcaire. Dans les terrains calcaires, les eaux s'infiltrent ou bien s'engouffrent dans les entonnoirs qui s'ouvrent à la surface du sol. Ces eaux creusent des galeries, des grottes, et circu­lent comme de véritables cours d'eau. Quand ceux-ci apparaissant au jour c'est une résurgence.
 
Source de la Loue (Commune d'Ouhans)
C'est une résurgence qui apparaît au jour dans un hémicycle impressionnant. Elle est principalement alimentée par les pertes du Doubs supérieur entre Pontarlier et Maison du Bois. En août 1901 incendie se déclara aux usines Pernod à Pontarlier. Une importante quantité d'absinthe se répandit dans le Doubs. Deux jours après l'absin­the apparaissait à la source de la Loue. Plusieurs colorations vinrent confirmer le fait par la suite.
La source de la Loue est alimentée également par les pertes du Dru­geon (affluent du Doubs en aval de Pontarlier), une partie des eaux du bassin fermé d'Arc-sous-Cicon, et par les fissures, entonnoirs et gouf­fres des plateaux dominant la source. (NB: la Loue est un affluent du Doubs).
La Loue souterraine, qualifiée de monstre par les spéléologues, est méconnue puisqu'on ne connaît pratiquement pas d'enfouissements importants qui puissent la jalonner sur le plateau; un plongeur allemand a tenté de passer le siphon de la résurgence. Il a plongé sur 780 m. C’est un maximum.
 
Usine hydro électrique de Mouthier Haute-Pierre
A la source de la Loue se trouve un premier captage alimentant l’usine dite «de la Source» qui a la particularité, étant automatique, de s’arrêter de fonctionner dès que le débit atteint un certain minimum. Un peu plus bas, on trouve le deuxième captage alimentant une conduite d’amenée de plus de deux kilomètres de long (à signaler qu'on respecte un débit réservé de la Loue d'au moins 150 l/s). Puis on trouve la conduite forcée qui, par une chute nette de 122 m alimente l'usine hydroélectrique de Mouthier Haute-Pierre.
 
Source du Lison
Le Lison, affluent de la Loue, est alimenté par trois sources, celle ­du Gyps, celle de la Grotte Sarrazine, et principalement par celle du même nom, le Lison. Ces trois sources proviennent du plateau calcaire qui s'étend vers le sud en direction de Champagnole. Sur ce plateau on trouve plusieurs petites rivières (le Muy) et gouffres (Cheneaux, Aige des Baumes, Creux de Fosse Ronde, Baume Sainte-Anne). Plusieurs injections de colorant (fluorescéine) effectuées sur le plateau sont réap­parues aux différentes sources, ce qui a permis de reconstituer tout le réseau d'alimentation du Lison.
A voir :
-  la source du Lison, située sur la commune de Nans-sous-Sainte-Anne, le spectacle est particulièrement beau en période de hautes eaux.
- la source de la Grotte Sarrazine, située en rive gauche du Lison, qui s'ouvre à la base d'un grand porche (90 m) formant un surplomb souvent fréquenté par les alpinistes.
- le Creux Billard, puits circulaire entaillant de près de 80 m le pla­teau calcaire.
- la source du Verneau, toujours sur la commune de Nans-sous-­Saint-Anne, alimentée par plusieurs gouffres (Jérusalem, Bief Bousset, Vieille Folle, Creux qui Sonne); cette source peut être le siège de crues violentes pouvant inonder le village de Nans-sous-Sainte-Anne (1er septembre 1975)
Il est bon de préciser que le réseau souterrain du Verneau, gigan­tesque grotte dont le développement atteint 28 km sur 387 m de dénivelée, livre actuellement ses derniers secrets. Les uns après les autres les cinq grands gouffres qui jalonnent, sur le plateau de Déservillers, le tracé de la rivière souterraine, ont été vaincus : Jérusalem, Baume des Crêtes, Vieille Folle. Il en restait deux : les Biefs Bousset et le Creux qui Sonne. Le premier nommé vient d'être vaincu : entré sous terre au Gouffre des Biefs Bousset un groupe de spéléologues bisontins est ressorti 15 heures plus tard à la résurgence de Nans-sous-Sainte-Anne.
 
Cléron
Dans la propriété du château, traversée par la Loue, on trouve la Source du Maine en rive droite. C'est une belle résurgence alimentée par un cours d'eau souterrain. Lorsque les eaux sont fortes, elle jaillit en gerbe à une assez grande hauteur.
 
Gouffre de Deservillers
En bordure de la R.N. 473, près de Deservillers, on peut voir deux gouffres : celui des Biefs Bousset (profondeur verticale 100 m. Lon­gueur 2 km), et celui de la Baume des Crêtes (profondeur 40 m). Ces deux gouffres, très fréquentés par les spéléologues, font partie du réseau d’alimentation du Verneau, à savoir que l'eau qui s'y écoule ressort à la source du Verneau (commune de Nans-sous-Sainte-Anne).
 
La Forêt
Sur l'itinéraire du G.R. Loue-Lison, le randonneur découvrira des paysages variés dans lesquels la forêt occupe une place prépondérante puisque le taux de boisement dépasse 50% de la surface du territoire et représente environ 10000 ha. Les forêts privées couvrent environ 2000 ha alors que les forêts communales, dont la gestion est assurée par l'Office National des Forêts, occupent 8000 ha. Les types de forêts rencontrés varient en fonction de l'altitude, du relief, de l'exposition, de la nature géologique du sous-sol et de la pro­fondeur du sol.
 
Les forêts de versants des vallées de la Loue et du Lison. Altitude 300 à500 m.
Surplombés de falaises calcaires du bathonien, les versants des vallées  la Loue et du Lison sont occupés par une végétation forestière qui diffère selon l'exposition.
Versants sud et sud-est
Sur les éboulis calcaires, on rencontre une végétation ligneuse xérophile avec du buis, du chêne sessile, de l'érable à feuille d'obier, de l’érable champêtre, du tilleul, du charme, de l'alisier blanc, du cerisier de Sainte-Lucie et même du chêne pubescent (forêt de Rurey). Lorsque le sol s'avère plus profond et l'exposition plus fraîche, on note la présence de frênes et d'érables sycomore. Les zones de marnes oxfordiennes paraissaient déjà au XIXe siècle et au début du XXe siècle, plus propices à la culture de la vigne et à l’arboriculture (entre Ornans et Mouthier) qu'à la forêt : celle-ci se rédui­sait en effet, à du taillis de chêne rabougri. Si l'on excepte quelques îlots, ces forêts de versants chauds et secs souvent accidentés, sans avenir de production ligneuse, conserveront une vocation de protection du sol et du paysage (gorges de Nouailles près de la source de la Loue).
 
Versant nord et nord-ouest
Bénéficiant d'une exposition plus favorable à la végétation, ces pentes sont peuplées de forêts feuillues à hêtre dominent mélangées de divers précieux comme l'érable sycomore l'érable plane, le tilleul à grandes feuilles, l'orme, le merisier et le frêne. Certains secteurs ont été enrésinés naturellement en sapin pectiné par des porte graines isolés, situés sur le plateau (forêts, d'Alaise et de Saraz) Dans les parties les plus fraîches sur éboulis calcaires humides se trouve l'association végétale très particulière de l'érablière à scolopen­dre qui comporte : du frêne, du tilleul à grandes feuilles, de l'orme des montagnes, de l'érable sycomore, de l'érable champêtre, de l'alisier blanc, du sureau noir, de l'aubépine, du cornouiller sanguin. de la mélique à une fleur, de l'aspérule odorante, du lamier jaune, de la mercuriale vivace, de la linaire vivace, de la scopolendre officinale, de l'euphorbe des bois (forêt d'Eternoz). Ces forêts, traitées jusqu'à une époque récente en taillis sous futaie, sont maintenant en cours de conversion en futaie régulière de hêtre et de feuillus divers (ex. : forêt d'Ornans), le chêne pédonculé n'occupant qu'une place très restreinte en raison de ses exigences. Cette modification de traitement étalée sur un siècle permettra de récolter en plus grande quantité (5 à 6 m3/ ha/an au lieu de 2 m3/h/an actuellement) des produits ligneux de bonne qualité destinés au déroulage, à l'ébénisterie et à la menuiserie, ceci on raison de l'augmentation de la densité des tiges par hectare et de la proportion de bois d’œuvre. Des coupes dites de régénération, progressives, viseront à obtenir sur certaines parcelles, en 20 ans, des semis et gaulis de hêtre et de divers qui se substitueront aux vieilles réserves. Le surplus des peuplements forestiers sera parcouru par des coupes dites d'amélioration modérées, destinées à éliminer les arbres tarés, dépérissant ou gênants. Les zones les moins fertiles, inaptes à la production de feuillus de qualité, seront plantées en résineux, sur 20 % de la superficie environ.
 
Les forêts de plateau (alt. 500 à 600 m)
Elles représentent la plus grande partie de l'espace boisé du plateau d'Eternoz - Amancey - Chantrans.
Traitées elles aussi en taillis sous futaie dont la production consis­tait essentiellement en du bois de feu pour les habitants et accessoirement en bois d’œuvre (charpente et menuiserie), ces forêts de chêne, hêtre et charme sont en cours de conversion en futaie mélangée de feuillus : 60 % et de résineux 40 %. A l'état disséminé, on y trouve de l'omble, du merisier, du frêne, de l’alisier terminal. Le hêtre souvent de très bonne qualité, élancé, au fût droit et lisse, mieux adapté au climat montagnard que le chêne qui a été favorisé par ­l'homme au cours des interventions sylvicoles passées. Seules quelques dolines (nf, dépressions fermées du relief karstique dans les causses, synonyme sotch) tapissées d'une épaisse couche d'argile sont suscepti­bles de donner des chênes d'assez bonne qualité. Les hêtres sont exploités à l'âge de 120 ans environ, correspondant à un diamètre de 60 cm, tandis que les érables, les frênes, les merisiers atteignent un diamètre de 45 cm à l’âge d'exploitabilité de 90 ans. Lorsque le sol est peu profond, non fissuré, seuls des résineux tels que le sapin pectiné ou l'épicéa, dans les dépressions, fournissent une production ligneuse satisfaisante. A 100 ans, le sapin atteint un diamètre de 60 cm et fournit du bois de qualité charpente à raison de 8 à 9 m3/ ha/an. Lorsque des semenciers sont dispersés dans un massif, la fructification abondante à cette altitude favorise la régénération naturelle (forêt d’Amancey) sinon l'introduction des résineux est effectuée par plantation dans les secteurs à vocation résineuse.
 
La zone de la Sapinière sur le rebord du 2e gradin du 1er plateau du Jura, (alt. 650 à 900 m).
Orientée suivant une direction nord-est sud-ouest, cette arête calcaire bénéficie d'une forte pluviosité (1500 mm) et d'une exposi­tion, éminemment favorables au sapin pectiné. La forêt est traitée ici en futaie régulière de résineux depuis 50 à 300 ans selon les communes. La production oscille entre 8 et 12 m3/ha/an, en fonction de la fertilité des stations. Le vieillissement excessif de ces massifs avec forte proportion de très gros bois a entraîné des dégâts causés par le vent et la neige (= chablis) et nécessite un rajeunissement énergique dans lequel la régénération artificielle, faute de semis naturels, occupe une place importante. Les feuillus seront maintenus en mélange cultural dans la proportion minimum de 10 % du nombre des tiges. Il s'agit de hêtre, d'érable sycomore et de sorbier des oiseleurs. Le sapin est exploité à un diamètre de 60 cm à l'âge de 110 ou 120 ans. Il produit du bois de menuiserie et surtout du bois de charpente.
 
La forêt fournit à toutes les communes rurales du secteur tra­versé par le sentier de Grande Randonnée la quasi totalité des res­sources budgétaires, en dépit des réinvestissements parfois élevés qu'elle exige pour sa mise en valeur.
A titre indicatif, en 1979, dans la région, une forêt traitée :
- en taillis sous futaie fournit en moyenne un revenu brut de 250 F/ha/an;
- en conversion en futaie fournit en moyenne un revenu brut 500 F/ha/an;
- en futaie feuillue fournit en moyenne un revenu brut de 1000 F/ha/an;
- en futaie résineuse fournit on moyenne un revenu brut de 2500F ha/an.
 
La Flore
Il serait fastidieux de dresser la très longue liste des espèces botaniques que le randonneur a la possibilité de découvrir et le devoir de protéger; elle dépasse en effet le chiffre de 1 200. Elle commencerait par des espèces subméditerranéennes comme l'amélanchier, le chêne pubescent et s'achèverait par le célèbre lis Martagon, montagnarde typique, en passant par l'orchis bouffon, le céphalanthère rouge, la campanule gantelée, le sceau de Salomon, le dompte venin officinal, la digitale jaune, la valériane officinale, l'ancolie vulgaire, l'épilobe en épis, la benoîte des ruisseaux, la vesce des haies, la véronique officinale, le pétasite blanc.
 
La Faune
Sa réputation dépassant nos frontières, il suffit de rappeler com­bien la truite fario suscite la passion des pêcheurs à la mouche dans les eaux de la Loue. Le randonneur, s'il longe avec discrétion le cours du Lison, ne manquera pas. de surprendre des ombres, très recherchées par les pêcheurs épris de calme et de solitude. Les animaux gibiers ne peuplent pas les forêts en grand nom­bre ; cependant, au prix d'une marche matinale silencieuse, il arrive que l'on surprenne des chevreuils, des lièvres, parfois des sangliers, des bécasses et même des gélinottes. Les renards et surtout les chats sauvages, les blaireaux et les martres exigent davantage de connaissances du terrain et des mœurs des animaux pour être identifiés par le promeneur. Dans les hautes parois rocheuses nichent quelques couples de faucons pèlerins, de grands coteaux, plus fréquemment des faucons crécerelles et des milans royaux.
 
Philippe Lacroix, Chef de subdivision de l'O. N. F Besançon
 
 
La légende de La Vouivre
C’est peut-être la sauvagerie des gorges de Nouaillles qui a donné naissance à la plus célèbre légende comtoise. Autrefois vivait une princesse d’une beauté sans égale, mais si cruelle qu’une fée la transforma en serpent ailé et la condamna à erre sous cette forme pour l’éternité. Seul souvenir de sa condition de princesse, la Vouivre – du vieux mot « guivre », la vipère- portait sur ses cheveux un diadème orné d’un gros rubis dont elle ne se séparait que pour se baigner. C’était l’instant qu’attendait les cupides pour tenter de s’emparer du joyau. Mais si par une chance inouïe l’un d’eus réussissait, des milliers de serpents le poursuivaient et sa seule chance de survie était de jeter loin de lui le rubis de la Vouivre.


COURBET (Gustave, 1819-1877) extrait d’Universalis
Courbet est un des peintres les plus puissants mais aussi les plus complexes du XIXe siècle. Contemporain du positivisme et du matérialisme dont il partage, de la monarchie de Juillet à la IIIe République, le refus des traditions défaillantes et l’exigence d’objectivité, lié par l’esprit et par le cœur au mouvement démocratique de son temps, il a apporté une contribution décisive au réalisme pictural des années 1850 sans que son œuvre se réduise à cet épisode capital. Il est passé dans la légende comme un personnage brutal et arrogant, dont les outrances entretinrent la chronique scandaleuse, mais sa correspondance révèle des traits plus subtils et sa peinture ne reflète nullement une nature aussi fruste.
Son hostilité déclarée à l’idéalisme, qui lui valut d’être qualifié par Baudelaire de «massacreur de facultés», concerne l’académisme pseudo-classique et les «défroques romantiques» (comme il dit), qui survivent dans l’art de son temps et dont il entend le purger: elle n’exclut ni la poésie, ni la culture. «J’ai étudié, en dehors de tout système et sans parti pris, l’art des anciens et l’art des modernes» et «puisé dans l’entière connaissance de la tradition le sentiment raisonné et indépendant de ma propre individualité». Cette déclaration radicale et pourtant mesurée définit clairement le programme qu’il s’est fixé. Programme de lucidité, de sincérité, impliquant l’examen critique mais non le rejet systématique d’une «tradition» mal comprise par ses prétendus héritiers. Programme de retour à des évidences simples et fortes, reposant sur l’expérience, le bon sens, les grands sentiments plus que les grands principes. Programme de peintre et de poète, où la pratique du métier l’emporte sur les théories, et où l’image ne se borne jamais à la transcription d’un message, même quand apparaît une certaine intention didactique. Cette démarche est comparable à celle d’un Caravage, d’un Géricault ou, bientôt, d’un Manet. Comme eux, Courbet passa pour révolutionnaire parce que son art tranchait par sa vigueur sur les artifices et les compromis de ses contemporains.

1.  Les débuts
Ses premières œuvres caractéristiques se situent aux alentours de sa vingtième année. Certaines trahissent quelques rudiments de formation académique, reçus dans divers ateliers parisiens. L’autoportrait en «désespéré» (1843?, coll. part.) procède ainsi des têtes d’expression stéréotypées dont les davidiens tardifs avaient abusé; mais, par sa facture énergique, il évoque aussi des peintres espagnols comme Ribera et Zurbarán, que Courbet étudie alors au Louvre. D’autres peintures, comme le portrait de sa sœur Juliette (1844, Petit Palais, Paris) et Le Hamac (1844, coll. Reinhart, Winterthur), manifestent son intérêt pour un autre modèle, Ingres, dont il imite les tons clairs et les arabesques simplificatrices. Les maîtres qu’il se choisit ainsi l’aident à rompre avec la routine scolaire; il continuera à les interroger tout au long de sa carrière, élargissant son «musée imaginaire» à la faveur de voyages et peignant de belles copies. En même temps, il travaille assidûment d’après nature. Les autoportraits «au chien noir» (1844, Petit Palais, Paris) et «à la ceinture de cuir» (1845?, musée d’Orsay) sont remarquables par leur caractère direct, leur fraîcheur d’observation, leur gravité sans affectation. Mais ce n’est qu’aux abords de 1848 que le réalisme de Courbet donne sa mesure. Jusque-là, il reste tributaire d’un romantisme sentimental pouvant aller jusqu’à la grandiloquence (Le Sculpteur, 1844, coll. part.; Le Guitarrero, 1844, coll. part.), mais nourri, dans les meilleurs cas, d’une touchante émotion juvénile (Les Amants dans la campagne, version originale, 1844, musée des Beaux-Arts, Lyon).

2. Autour de 1848
Malgré ses convictions républicaines et ses relations avec des écrivains progressistes comme Champfleury, qui élabore sa théorie du «réalisme» littéraire et pictural, Courbet ne participe pas directement à l’action révolutionnaire de 1848. Ou plutôt il le fait en peintre. On dirait que l’accélération historique précipite sa propre évolution, le débarrasse des dernières traces de romantisme factice, le confirme dans son besoin de franchise et dans son goût du réel: la réalité sociale, dont l’image prend, à la lumière des événements, une indéniable dimension politique; mais aussi tous les sujets qui, dans le registre du visible, parlent à sa sensibilité... C’est ainsi qu’aux Salons de 1849 puis de 1850, 1852 et 1853, des portraits et des paysages «purs» voisinent avec les œuvres célèbres où Courbet exprime sa vision de la société contemporaine: l’Après-Dînée à Ornans (musée des Beaux-Arts, Lille), Les Paysans de Flagey revenant de la foire (original disparu; une répétition se trouve au musée des Beaux-Arts de Besançon), Un enterrement à Ornans (musée d’Orsay), Les Casseurs de pierre (autrefois à Dresde, détruit), Les Demoiselles de village (Metropolitan Muséum, New York), Les Lutteurs (Musée des beaux-arts, Budapest), auxquels il faut notamment ajouter la grande ébauche inachevée des Pompiers (1850-1851, Petit Palais, Paris), et, dans les années suivantes, Les Cribleuses de blé (1854, musée des Beaux-Arts, Nantes), Les Demoiselles des bords de la Seine (1856-1857, Petit Palais, Paris), enfin et surtout le grand Atelier de 1855 (musée d’Orsay).
Cette vision se caractérise d’abord par son objectivité. Elle enregistre, avec un mélange de clairvoyance et de détachement, des phénomènes profondément significatifs: la pesanteur et la monotonie du travail manuel, le divorce de l’homme moderne et de la nature et le besoin correspondant de «loisirs», l’isolement de l’individu dans la collectivité, le rituel mécanique réglant les actes de la vie collective... Courbet n’a sûrement pas lu Marx, dont le Manifeste du parti communiste date de 1848, mais l’Enterrement, les Pompiers, l’Atelier imposent la notion de classe sociale; le labeur brutal des «lutteurs» de 1853, leur musculature offerte à la consommation du public sont l’image même de l’aliénation.
Les sujets n’ont rien d’inédit, certains sont même fréquents dans la peinture et surtout dans la gravure depuis une quinzaine d’années, mais Courbet en renouvelle le traitement de fond en comble: aucune concession au pittoresque ou à la fausse pompe, une totale sobriété dans les expressions et les accessoires, une sorte d’ampleur athlétique dans le respect du motif. La palette est généralement sombre et austère; la facture, savoureuse, évite la virtuosité. Au lieu de petits formats, de vastes toiles et des figures grandeur nature, auxquelles le spectateur est en quelque sorte confronté physiquement. La saveur nouvelle d’un tel art tient à cette brusque promotion du prosaïque, de l’insignifiant. Courbet confère à la représentation de l’homme du commun, de l’expérience banale, une présence et une dignité réservées jusqu’alors aux seuls héros de l’Histoire (quelques années auparavant, Baudelaire ébauchait, dans son Salon de 1846, sa définition de «l’héroïsme de la vie moderne»). Démarche, si l’on veut, démocratique – encore que les figurants de l’Après-dînée et de l’Enterrement appartiennent à la petite bourgeoisie rurale et non au prolétariat –, mais dont il convient de souligner qu’elle n’est pas l’illustration directe d’une idéologie.
Il n’en fallait pas plus pour scandaliser: la critique conservatrice reprocha à Courbet de peindre sale, de cultiver la laideur, de bafouer la tradition. D’autres analyses, dans le camp opposé, soulignaient la portée critique de tableaux comme les Baigneuses (1853, musée Fabre, Montpellier), à propos desquelles Proudhon imagina tout un scénario assorti de gloses morales, mais avec l’inconvénient de l’expliciter abusivement. Les rares œuvres de Courbet qu’on puisse qualifier, avec quelque vraisemblance, de peintures à thèse, Le Retour de la conférence (1863, détruit), Les Frais du culte (coll. part.), le bel Aumône d’un mendiant (1868, Glasgow Art Gallery), restent marginales, et même les Casseurs de pierre, les Pompiers et l’Atelier, qui mettent en scène le peuple laborieux, sont difficiles à interpréter. Plutôt que Proudhon ou que Marx, ils évoquent Baudelaire, les personnages banals du Spleen de Paris et des Tableaux parisiens, chargés d’un sens poétique et diffus. Quand le poète écrit, dans Le Cygne (1860): «Tout pour moi devient allégorie...», se souvient-il du titre d’«Allégorie réelle» dont Courbet avait désigné, en 1855, ce grand poème en prose qu’est l’Atelier? L’étrangeté de la formule convient à cette obscure et poignante méditation sur la condition humaine, sur les affinités, les conflits, les illusions et les calculs qui travaillent le conglomérat social, sur la place du peintre au cœur de son temps et dans l’histoire de son art.

3. Le poème de la nature
L’Atelier, dont la présentation à l’Exposition universelle de 1855 souligna le caractère de «somme», est la seule peinture de Courbet qui offre une telle densité de pensée, mais la plupart des tableaux de cette époque sont aussi des «allégories réelles». À ceux qui constatent l’étroitesse et la rigidité de l’ordre social et mettent en lumière les facteurs concrets d’oppression s’opposent ceux qui exaltent les forces de vie, la nature infinie que le peintre salue dans Le Bord de la mer à Palavas (1854, musée Fabre, Montpellier), la colossale Vénus bourgeoise des Baigneuses... C’est au fond le même appétit d’espace physique et moral, de liberté, d’émotion, de plaisir qu’il exprime, frustré ou assouvi, dans ses tableaux à sujets sociaux et dans les pages apparemment vouées au seul culte de la beauté. Les deux gammes peuvent d’ailleurs s’associer, par exemple dans l’Enterrement, où la procession des villageois réunis devant la fosse comme pour une danse des morts (l’image est due au poète Max Buchon, ami de Courbet) s’inscrit au milieu d’un grandiose terroir de falaises, ou dans La Rencontre (1854, musée Fabre, Montpellier), où le paysage rude et clair parle le même langage de liberté que la scène du premier plan. Paysages de mer, de falaises et de sous-bois, visages et corps de femmes, fleurs et fruits, animaux, la nature sous tous ses aspects apparaît dans l’œuvre de Courbet comme une immense réserve d’énergie et de mystère. C’est parce que la société contredit ce principe vital qu’elle se révèle insupportable. Ainsi s’explique la présence dans le sombre Atelier de la femme nue et du paysage d’eau et de verdure placé sur le chevalet, manifeste «écologiste» avant la lettre.
À partir des années 1860, Courbet détourne plus souvent son regard d’une société coupée de ses racines et avilie par l’exploitation de l’homme par l’homme. Cet athlète, ce grand chasseur, se retrempe dans la contemplation de la nature vierge et féconde. Jusqu’à ses toutes dernières années, il en recense les aspects dans une profusion de tableaux admirables. Des toiles comme le Pique-nique (1858, Wallraf-Richartz-Museum, Cologne), le Combat de cerfs (1861, musée d’Orsay), L’Hallali du cerf (1869, musée des Beaux-Arts, Besançon) sont la contrepartie lyrique des grandes compositions à sujet social de la décennie précédente. Le Pique-nique et L’Hallali, pages d’une sonorité et d’un éclat prodigieux, exaltent à grande échelle les joies sportives de la chasse; le Combat de cerfs est une sorte d’épopée de la vie instinctive, surprise dans les profondeurs des règnes animal et végétal. «Le Combat de cerfs, écrivait Courbet, doit avoir, dans un sens différent, l’importance de l’Enterrement.» Autour de ces pages maîtresses, plusieurs centaines de paysages composent comme un poème de la nature. Aussi variés que les motifs dont ils s’inspirent, des «remises» ténébreuses des environs d’Ornans, le pays natal de Courbet, aux plages transparentes de Trouville et d’Étretat, de l’été languedocien aux neiges bleues de l’hiver comtois, ils témoignent d’une sensibilité à l’élémentaire qu’on retrouve dans tous les genres abordés par Courbet. Dans les natures mortes, les fruits et les fleurs prolifèrent, s’enflent et palpitent avec le dynamisme triomphal de la nature. Dans certaines figures de femmes, par exemple le portrait de Jo, la rousse Irlandaise (1865?, Metropolitan Muséum, New York) ou les dormeuses enlacées du Sommeil (1866, Petit Palais, Paris), les membres, les seins, les chevelures ondulent et rebondissent comme sous la poussée de la houle. Mais cette franche sensualité n’est pas une tonalité exclusive. Les portraits les plus voluptueux, comme celui de Jo, ont un accent émouvant de rêverie. D’autres sont presque austères, comme ceux de Proudhon (1865, Petit Palais, Paris), de M. Nodler (1865, Smith College Muséum of Art, Northampton, Mass.), ou même de Mme Borreau, l’accueillante hôtesse de Courbet en Saintonge (1863, Cleveland Muséum of Art).
Les amis de Courbet n’ont pas toujours perçu le lien organique qui rattache cette peinture «gratuite» à sa peinture «engagée». Certains y ont vu un reniement politique, une concession à l’envie de plaire et de vendre – car sa peinture se vend bien, il a de riches amateurs, il connaît des succès mondains et ne se lasse pas d’en jouir. On l’a blâmé de peindre sans antipathie des courtisanes et des gens du monde, de préférer aux misères du peuple la nature intemporelle. Certes sa production n’échappe pas toujours à la facilité, surtout dans les paysages des dernières années; mais l’évolution qu’on lui reproche répond à une exigence profonde: Courbet a besoin de plaisir, et il est clair qu’il n’en trouve guère dans la vue de la pauvreté, le tragique paysage des villes (évoqué, par exception unique, dans les Pompiers) et qu’il en trouve dans les fastes de la nature, dans un érotisme qui nie superbement la pudibonderie et l’hypocrisie ambiantes (Les Dormeuses; La Femme au perroquet, 1866, Metropolitan Muséum, New York), dans une certaine poésie «bourgeoise» de la profusion et du luxe, ce que les critiques A. Fermigier et B. Foucart ont appelé «la sensibilité du second Empire». Enfin, Courbet évite la complaisance, les effets troubles et accrocheurs cultivés par tant de peintres de son temps. Qu’on oppose, par exemple, ses sous-bois et ses biches à ceux de Rosa Bonheur, sa Femme au perroquet à la Bacchante salace de Riesener (1855, Louvre), ses portraits de baigneurs et de baigneuses aux «professionnelles beautés» de Winterhalter.
Il ne rompt d’ailleurs pas avec les milieux démocrates et reste fidèle à ses sympathies. En 1865 paraît le livre de Proudhon, Du principe de l’art et de sa destination sociale; Courbet peint encore quelques paraboles qui l’illustrent a posteriori, comme La Pauvresse du village (1867, coll. part.) et L’Aumône d’un mendiant, ultime résurgence de la veine inaugurée par Les Casseurs de pierre. À Paris, en 1870 et 1871, il est en première ligne pendant le Siège et la Commune, bien qu’il rêve de paix et réprouve la violence, et il exécute de puissants dessins (Louvre) d’après les scènes de répression qui suivent l’échec des communards. Désormais, la réaction s’acharne contre lui. Il est emprisonné à Sainte-Pélagie de juin 1871 à mars 1872. On l’accuse injustement d’être responsable de la démolition de la colonne Vendôme, et ses six dernières années se consument en procès. Ses tableaux sont refusés au Salon, ses biens confisqués pour payer la restauration de la colonne. En juillet 1873, il s’exile en Suisse, où il meurt, épuisé, quatre ans plus tard, à la Tour-de-Peilz. L’œuvre de cette époque, très abondant, reste mal connu. La nécessité de produire sans relâche et l’intervention d’assistants en expliquent la qualité inégale; mais certaines natures mortes peintes au lendemain de la Commune, comme les Pommes dans un paysage (musée Mesdag, La Haye) et les Truites de la Loue, pesantes et convulsives, authentiques «allégories» de son drame personnel (Kunstmuseum, Berne; Kunsthaus, Zurich; musée du Louvre, Paris), comptent encore parmi ses chefs-d’œuvre. Jusqu’à la fin, il peint de belles vues du Léman et des Alpes.

4. Sincérité et «naïveté»
Cette personnalité massive et délicate, lucide et ingénue, fraternelle et naïvement jouisseuse, s’apparente à celle d’un Hugo ou d’un Michelet: comme eux, Courbet embrassa généreusement le mouvement des idées et des sensibilités du siècle, et perçut comme un tout les phénomènes sociaux et l’«histoire naturelle» des éléments. Les arguments de la critique, qui le harcela d’une hostilité mesquine ou ne l’approuva que de façon partielle et partiale, sont, au fond, hors de propos.
Il a été déconcertant de sincérité, n’hésitant pas à se contredire en apparence par refus des idées reçues, avec une foi toute romantique en l’émotion, son guide presque infaillible. Cet homme que la légende décrit comme un hâbleur de brasseries porte dans sa peinture une horreur intransigeante du mensonge. Il aime mieux paraître gauche ou négligent, se voir reprocher ses «erreurs» de perspective et d’anatomie, la raideur et l’âpreté de ses figures, que de s’en remettre à des formules. L’Enterrement, l’Atelier ou le Pique-nique évitent de sacrifier la vérité de chaque personnage à la recherche d’un effet d’ensemble; Les Paysans de Flagey, La Sieste pendant la saison des foins (1867, Petit Palais, Paris) procèdent par juxtaposition et accumulation de détails, dans une sorte de tâtonnement qui annonce un peu la démarche cézannienne. Cette «naïveté» fièrement assumée explique à elle seule les reproches de laideur, d’excentricité, de démesure, qui n’ont cessé d’accompagner un œuvre salubre. La haine de classe, si virulente à l’égard de Courbet, reste secondaire auprès de cette donnée primordiale.
Malgré tout, sa technique – abusivement isolée – a été l’aspect le moins contesté de son œuvre. Sans doute un critique idéaliste comme Gustave Planche le jugeait-il trop «matériel», mais Baudelaire traduit un sentiment assez général quand il salue, en 1862, son «amour désintéressé, absolu, de la peinture», et, à partir de 1880 environ, chacun ou presque convient qu’il est «un bon ouvrier». Mais cet éloge est un blâme déguisé. «La nature, déclare un critique en 1891, déroule devant les yeux du promeneur une suite d’images sans poses... Il faut corriger par un travail intellectuel les erreurs de la nature. Ce travail, Courbet dédaigna presque toujours de le faire» (A. de Lostalot, cité par J.-P. Sanchez). En 1912 encore, Gleizes et Metzinger, dans leur manifeste Du Cubisme, déplorent qu’il ait accepté «sans nul contrôle intellectuel ce que sa rétine lui communiquait»... On reconnaît ici, et la critique de style jouxte la critique de classe, la vieille opposition académique entre manuels et intellectuels, «arts mécaniques» et «arts libéraux», l’artisan et l’artiste. À cela Courbet répond lui-même dans l’Atelier, en se présentant à la fois comme un artisan et comme un inspiré. Il met en évidence la palette chargée de couleurs, les pinceaux et le couteau du «maître peintre»; mais, en peignant un paysage de mémoire et non d’après nature, il rappelle l’importance de l’«idée». Actif et serein au milieu de la foule prostrée, il affirme solennellement la fonction première de la peinture: donner à voir et à rêver.